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                   LE MAJOR GÉNÉRAL MARTIN.              452

 en moins élevés et aujourd'hui absolument illusoires des
travaux d'aiguille.
   M. le baron Charles Dupin, dans son ouvrage publié
par ordre de l'empereur sur l'Exposition universelle de
1851 et intitulé Travaux de la commission française
sur Vindustrie des nations, parle avec conviction des
écoles fondées par le major général Martin, et c'est dans
les termes suivants qu'il s'exprime sur celle de Lyon :
« C'est, dit-il, l'école excellente et vraiment populaire que
la reconnaissance publique a nommée « la Martinière »
afin de faire aimer et de perpétuer le nom du bien-
faiteur (1). »
   Les fruits recueillis par l'école de Lyon sont immenses
en effet ; elle a compté certaines années jusqu'à neuf
cents élèves, enfants du peuple, qui sont venus y appren-
dre gratuitement la grammaire, l'histoire et la géogra-
phie, l'arithmétique, l'algèbre, la géométrie, la physique,
la chimie, la mécanique, le dessin, etc.
   Le mode d'enseignement tout à fait spécial à cet éta-
blissement et justement nommé « l'enseignement en ac-
tion » repose en général sur un ingénieux système d'ap-
plication immédiate pour l'élève des principes qui lui
sont enseignés. L'élève n'est point assujetti à écouter une
leçon dans un recueillement pénible pour son âge Dans
ses études comme dans ses jeux, il ne reste jamais immo-
bile; à chaque démonstration du maître, il trace lui-
même un dessin, il fait un calcul appliqué, une expérience
de physique ou une manipulation chimique. Cette mé-
thode a un double avantage : celui de rendre l'étude des
sciences facile pour les intelligences les moins bien douées
en diminuant la force d'attention nécessaire pour conce-

  (1) Tome I, p. 123.