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LES CHASSEURS DE RENNES. 407 flexion peu orthodoxe. Il continua son interrogatoire. — Alors il n'y a personne qui commande aux guer- riers ? — Si, il y a quelqu'un. — Qui cela ? — I-ka-eh. — Qui est I-ka-eh ? — La fille du chef qui est parti. — Et toi, comment t'appelles-tu ? — Patte-de-Tigre. Il était, ma foi, bien nommé ; j'avais encore sur la poitrine la marque de ses dix doigts. —Eh bien ! Patte-de-Tigre, conduis-nous vers I-ka-eh ; nous avons à lui parler. Aussitôt, on nous délia et Patte-de-Tigre, nous saisis- sant par le dos, nous poussa devant lui, accompagnés d'une foule de curieux. XIII Nous traversâmes ainsi la plus grande partie du vil- lage, ou plutôt du campement. Il se composait d'une cen- taine de huttes dispersées çà et là sur le talus, à la base du rocher. Ces huttes, ovales ou circulaires, étaient, pour la plupart, à demi creusées dans le sol et recou- vertes de branches arc-boutées, supportant des peaux de rennes cousues ensemble. Les peaux n'atteignaient point tout à fait le sommet, et laissaient un espace libre par où s'échappait la fumée d'un foyer central. Quelques-unes de ces cabanes étaient simplement établies sur le sol et maintenues à la base par du gazon ou des blocs de pierres brutes. Une des parois était mobile et se relevait sur des perches de bois, formant ainsi une porte battante, qu'il