page suivante »
400 I.F.S CHASSEURS uic KIÃSNKS. exactitude scrupuleuse. Bien persuadé de l'importance scientifique des étonnantes révélations que j'ai à vous faire, je ma reprocherais, comme une inqualifiable trahi- son, la moindre atteinte à la vérité. X Nous étions depuis un quart d'heure étendus côte à côte, le docteur et moi, comme deux momies égyptiennes dans leur hypogée, lorsqu'un changement se fit, le même que j'avais observé déjà précédemment. Le ciel se couvrit de nuages : le soleil s'assombrit et le paysage se transforma dans ses détails sans perdre ses grandes lignes et ses reliefs, Le village moderne avait disparu ; à nos pieds fumaient les huttes dont j'ai parlé. — Descendons ! dit le docteur. Il se leva et je le suivis ; toutes nos entraves avaient disparu comme par enchantement. Le docteur marchait devant moi et se dirigeait vers les huttes. J'avais mon fusil à l'épaule, vingt cartouches dans ma gibecière, dont dix chargées à balle; je ne craignais donc rien quel que fut l'accueil qu'on nous préparât. J'espé- rais d'ailleurs que nous pourrions, comme précédemment, voir sans être vus par suite de je ne sais quel phéno- mène inexpliqué, mais réel pourtant, puisque je l'avais éprouvé. Il n'en fut rien cependant. Au bruit que nous fîmes en descendant le talus situé à la base du rocher et dont les pierres roulaient sous nos pas, quelques individus sortirent des huttes et en appe- lèrent d'autres. La foule grossit en un clin d'Å“il, et, sans donner d'ailleurs aucun signe d'hostilité, on parut nous attendre.