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                 LES CHASSEURS DE RENNES.               399

d'hypnothisation et j'acceptai bien volontiers dans l'in-
térêt de la science, malgré la fatigue qui devait en résul-
ter pour moi, à la condition que le docteur me tiendrait
compagnie et la tenterait sur lui-même.
   Ce qui fut dit fut fait, et l'expérience réussit à mer-
veille. M'étant couché à terre, dans la même position que
la première fois, je saisis le disque d'une main et l'appro-
chant de mes yeux, à la distance d'environ dix centimè-
tres, je fixai mes regards sur le point le plus lumineux
de l'une de ses faces. Au bout de dix minutes, j'étais en-
dormi, ou plutôt assoupi, dans l'impossibilité de faire un
mouvement, mais ayant pleine conscience de ce qui se
passait. Je vis distinctement le docteur se pencher sur
moi, étudier les battements de mon cœur et de ma poi-
trine, me plier les membres l'un après l'autre, et prendre
des notes. Il m'entr'ouvrit les paupières, me souffla dou-
cement sur les yeux et je faillis revenir à mon état nor-
mal. Mais l'hypnothisation persista après un tressaille-
ment insignifiant. Enfin il tira de sa trousse une lancette
et me fit une piqûre au bras. Une goutte de sang perla
sans que j'éprouvasse aucune sensation douloureuse. La
physionomie du docteur s'épanouissait de satisfaction.
   Alors il prit à son tour le disque de pierre, se coucha
à mes côtés et s'hypnothisa bel et bien. Nous étions au
 10 septembre 1869; le soleil marquait environ 4 heures
 du soir; le ciel était pur et la chaleur tempérée par un
 vent du nord assez vif.

                            IX

  Ici, cher et illustre ami, commence véritablement mon
récit, et je dois, avant d'aller plus loin, vous affirmer,
sur mon honneur, que tout ce que je vais écrire est d'une