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LA TESSONKli. 'M'i l'huis; leurs vêtements lacérés et fouettés de givre et de bise s'estompaient en noir sur la neige. Puis nos pensées suivaient les soldats, les enfants du pays, les amis gelés sur les champs de bataille ! . . . 0 science, archéologie, qu'on dit si consolantes, nous avons douté de vous ! . . . . C'est médire : Un travail douloureux s'est opéré; nous avons voulu revoir nos anciens camps ; nous avons étudié les armes antiques, débris des tueries qui ont ensan- glanté jadis la contrée, depuis les hachettes de pierre, les casse-têtes préhistoriques, les épées de bronze et de fer gauloises et romaines, les lances, les pilum, les plombs de fronde du champ de Mayeuvre, où périrent les der- niers Ambluareti jusqu'aux scramasaxes, éperons, étriers, angons mérovingiens et burgondes du Champ du Massa- cre (1) à la Madeleine ; depuis les débris de la bataille des Egaux, au temps des invasions anglaises, des Écor- cheurs, des Tard-Venus, jusqu'aux fourreaux de dague du combat do l'Espinasse, aux boulets du siège de Char- les VII et des guerres de la Ligue, aux mors des chevaux des reîtres allemands du prince de Condé dans les guer- res de la minorité de Louis XIV, rançonnant la ville de Saint-Haon-le-Chà tel (2). Mais, en étudiant ces postes fortifiés et ces anciennes lignes de défense, qui, remarquons-le bien, se dresse- raient aujourd'hui les mêmes contre l'invasion germaine, comme le barbare suivrait les mêmes routes, nous avons retrouvé les souvenirs historiques qui s'y rattachent, si touffus d'intérêt, si divers, riants ou tristes, pieux ou terribles, qu'il a fallu oublier le temps présent, et l'ar- chéologie a repris ses droits de grande consolatrice. (1) V. Notice sur la montagne et la chapelle de la Madeleine. Re- vue forésienne 1868. (2) Titre et Bibliothecaauctoris. 2îS