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 386                    LA TESSONNE.

     C'est aux sources de la Tessonne dernier affluent de la
  rive gauche de la Loire au nord du Forez. Si des plaines
  de Roanne on veut monter à ces hauteurs si peu connues
  du voyageur, bien qu'elles soient entre Loire et Allier, à
  quelques heures de Vichy, il faut suivre la route de Re-
  naison à laCroix-du-Seu), tracée en corniche àtraveis
  les précipices d'une vallée rocheuse. Ou mieux encore,
  il faut à pied visiter les vieux remparts de Saint-Haon,
  et parcourir à travers landes et bois, camps et tumulus,
  le chemin des soldats, cette ancienne voie gauloise qui
  conduisait de Rodumna à Vicus aquse calidse et à Ger-
  govia, chez les Arvernes. A la Croix-du-Seul, étroit dé-
 filé entre l'ancien Chàtelus, où nous découvrons, au bord
  de la fontaine sacrée de Sainte-Luce, des hachettes de
 pierre, des disques de silex (pierres de foudre, disent les
 paysans), et les rochers de Beccajat, jaillissent sous bois
 plusieurs sources de notre Tessonant.
     Nous sommes ici en plein pays celtique ; toutes ces
 montagnes ont conservé un aspect et des noms primitifs;
 les sommets ont été. occupés par des forts ; les vallons
 recèlent des refuges souterrains. Nant est le suffixe cel-
 tique qui signifie rivière, le Tessonant coule à la Loire,
 comme le Tégnetenant, son affluent, qui descend de la
 montagne de Pierrefitte; le ruisselet de Douanant tombe
 dans la rivière de Barbenant, qui baigne Ar fouilles, l'an-
tique Ariolica de la carte de Peutinger; le premier bourg
dont le clocher pointe dans la vallée est Saint-Bunnet-des-
Cars, encore un terme celtique, qui signifie lieu haut et
fortifié ; Sanctus Bonitus de Caris, Carris, de Qua-
drellis, Saint-Bonnet-des-Carres, comme l'écrivent tou-
tes les anciennes chartes, et non parce qu'il était pos-
sédé par quatre seigneurs, au dire des almanachs ; nous
verrons au reste ces forteresses celtiques, le car de