Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 320                LE MAJOR GÉNÉRAI- MARTIN.

 avaient fait entrevoir les récits de son enfance, ses pre-
 mières lectures et sa vive imagination, Claude demeura
 inébranlable dans sa résolution. On dut donc le laisser
 partir. Il s'embarqua à Lorient, sur le bâtiment le Ma-
 chault, et arriva, comme nous l'avons dit, à Pondichéry
 dans l'année 1752.
   En feuilletant attentivement le registre qui nous a
 donné le premier renseignement de la date exacte du dé-
 part de Martin pour les Indes, nous y avons trouvé re-
latée une revue des troupes de Pondichéry, passée le 30
 décembre 1755; Claude Martin y figure en qualité de dra-
 gon, faisant partie des gardes de M. le gouverneur (1).
   Sur ce même document se trouve mentionnée (2) une
 autre revue, qui eut lieu en l'année 1756, et, parmi les ca-
 valiers d'Aumont de la garnison de Porto-Novo, nous
voyons encore Claude Martin, de Lyon.
   Des biographes, nous l'avons dit plus haut, ont accusé
Claude Martin d'avoir déserté pendant le siège de Pondi-
chéry; quant à la preuve du fait, ils ne s'en sont guère
inquiétés. Or, à partir de cette année 1756, malgré les
plus scrupuleuses recherches, nous n'avons pas trouvé le
nom de Claude Martin porté sur les listes de déserteurs,
que toutes cependant, et elles sont nombreuses, nous
avons suivies avec le plus grand soin. Encore une fois,
sur quoi donc a-t-on pu baser une accusation pareille ?
Un fait aussi grave pour la mémoire d'un homme ne sau-
rait s'accepter légèrement, et l'équité voulait que l'on in-
diquât au moins la source à laquelle ce fait avait pu être
puisé. Nous inclinons fortement à penser que dans cette
circonstance Claude Martin a été la victime d'une con-


 (1) Volume : Troupes, Recrues, colonies, etc., folio 44.
 (2) Même volume, folio fio.