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316 LE MAJOR GÉNÉRAL MARTIN. aspirations françaises. La Revue d'Edimbourg, dont nous reproduisions les appréciations, ne craignait pas de dire du livre du major Malleson qu'il était le premier récit anglais fidèle de la lutte engagée par la Compagnie an- glaise des Indes contre l'influence française, et en parti- culier contre Dupleix. « Les idées nouvelles qu'a avan- cées le major Malleson, ajoutait le critique écossais, sont appuyées de preuves tirées de documents négligés jus- qu'ici, d'origine anglaise et française, mais pour la ma- jeure partie provenant de cette dernière source. Pour la première fois, les archives de Pondichéry et les originaux de la correspondance officielle des commandants français ont été consultés au lieu de versions partiales d'hommes qui, directement intéressés dans le débat, n'ont pu, quelle que fût leur bonne foi, s'affranchir entièrement d'un esprit de parti qui avait son origine dans la rivalité la plus directe entre les officiers des deux nations... » Et plus loin : « Tandis que partout ailleurs la France de Louis XV présentait le spectacle uniforme d'une pitoyable incapacité, d'une honteuse décadence, elle possédait dans l'Inde un groupe isolé de fils aussi éminents, par leur hé- roïque courage au milieu de circonstances contraires, que tous ceux qu'elle eût jamais vu naître. Ces hommes distingués ont eu cependant la triste destinée d'être d'abord abandonnés par la mère-patrie et ensuite d'avoir leur mémoire même ternie, calomniée, jusqu'à ce qu'enfin un Anglo-Indien se soit rencontré pour élever à leur mérite méconnu ce monument littéraire que, chose éton- nante et inexplicable, aucun Français ne s'est préoccupé de leur consacrer. Le livre du major Malleson est appelé à modifier radicalement quelques-uns des témoignages généralement accrédités en Angleterre. Le personnage de François Martin, qui occupe uneplace