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                 DE MAJOR GÉNÉRAL MARTIN.                317

si éminente dans le récit du major Malleson, comme étant
le véritable fondateur de la grandeur française en Asie,
remet forcément en mémoire un autre Français de ce
même nom de Martin, Claude Martin, de Lyon, qui, lui
aussi, s'est illustré aux Indes; mais au service de la Com-
pagnie Anglaise, dans une sphère d'activité différente, et
qu'à cause de cela, sans doute, on ne rencontre pas
dans l'ouvrage dont nous parlons.
   Les premières biographies, d'ailleurs très-sommaires,
deClaude Martin, le représentent comme un soldat d'aven-
ture qui, dégoûté de la sévérité de Lallj, déserta le dra-
peau français pour passer sous celui de nos ennemis,
chez lesquels, plus tard, selon l'expression vulgaire, il
réussit à faire son chemin. L'épithète de « transfuge »
est dure assurément, pour ne pas dire plus ; était-elle
méritée ? était-elle juste ? Là est la question. Quoi qu'il
en soit, elle a été reproduite sans apparence de plus
ample information dans les biographies subséquentes, se
copiant entre elles à qui mieux mieux (il est si commode
en pareil cas d'accepter les opinions toutes faites),et aucun
historien ou biographe ne s'est depuis lors, que nous sa-
chions, préoccupé d'élucider le fait.
   Ayant eu l'occasion de visiter à Lyon l'établissement
populaire d'instruction du à la munificence du major gé-
néral Claude Martin, et d'être mis au courant des éta-
blissements analogues que le même Claude Martin créa
de ses deniers dans plusieurs villes de l'Inde, concurrem-
ment avec d'autres institutions charitables de diverse
nature fondées auprofitet de ses compatriotes et des popu-
lations au milieu desquelles il avait surtout vécu, nous
nous sommes senti pris du désir de connaître mieux la
vie de cet homme à la philanthropie intelligente, et dont
tant d'œuvres généreuses témoignaient, quoi qu'on ait du