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268 BIBLIOGRAPHIE. cinquième satire va donc s'adresser à la conscience publi- que, afin d'y raviver le sentiment du libre arbitre et le sou- venir des lois morales. Elle est dédiée à Cornutus, le maître et l'ami de Perse, et son auteur adjure les Romains d ' venir autour de la chaire du philosophe pour profiter d-.-1 ses leçons. Il s'élève aussi contre les superstitions étran- gères, et les commentateurs expliquent certains passages comme s'adressant aux cérémonies des premiers chrétiens. Perse, en proie a un mal inconnu qui mine sourde- ment sa constitution, vient demander à l ' E t r u r i e u n corps plus robuste, et c'est sous l'impression de la maladie qu'il compose sa sixième satire contre les pourchasseurs d'hé- ritage, dont il paraît que son neveu était un type; l'avi- dité de cet héritier, qui se dévoile en prêchant d'avance l'économie de son bien en espérance, justifie amplement la réaction légitime qui porte l'oncle à exagérer ses pro- jets de dépense et à éliminer cet héritier inconvenant. Perse mourut l'an 62 de l'ère chrétienne, à l'âge de vingt- huit ans, et il laissa sa fortune assez considérable à sa mère et à ses sœurs, en les priant d'en concéder une partie à son cher Cornutus; mais celui-ci n'accepta que la biblio- thèque du défunt, et il confia ensuite à Csesius Bassus, qui l'en avait prié, le soin périlleux de publier les œuvres de son élève, lequel, en digne stoïcien, n'avait pas craint de lire ses satires en public, mais avait dédaigné, après avoir couru les périls de la lecture, de recueillir les honneurs de la publicité. Chacune des six satires est suivie de nombreuses notes, aidant le lecteur à élucider cor! aines obscurités de langage, qui rendent très difficile l'intelligence du texte latin. On trouve dans ces notes une multitude de documents extrê- mement utiles aux amateurs de détails historiques. M. Gérard termine son volume en donnant la traduc-