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BIBLIOGRAPHIE. 267 Il ajoute ensuite qu'au lieu de ces vœux impies, on doit offrir aux dieux : Une âme façonnée à la règle sévère Des devoirs" et des droits "du ciel et de la terre. Un cœur fier, généreux, pur en ses moindres plis, Où lejuste et l'honnête au fond soient établis. Qu'avec ces sentiments j'apporte aux sacrifices Un peu d'orge, et les dieux me deviendront propices. La troisième satire semble indiquer que Perse a l'inten- tion de reprocher à Néron, qui avait assez bien débuté, de sacrifier chaque jour aux plaisirs les principes du Portique, dont Sénèque s'était efforcé de nourrir son élève. M. Gérard profite de ce sujet pour faire une excursion au milieu des idées physiques et morales des stoïciens, et cette disserta- tion est des plus intéressantes. La quatrième satire prend la forme d'une remontrance, adressée par Socrate au jeune Alcibiade, au moment où il va prendre en main les rênes de l'Etat; mais dans le fond elle s'adresse à Néron, dont la folie et l'orgueil allaient toujours croissant. Sa vanité en toute chose était si grande que, d'après Suétone, il s'écriait : a Nul n'est nlus beau que moi. » En effet, il avait une belle figure ; mais en même temps il affectait une misérable recherche dans sa toilette, espérant corriger à force de parfums un défaut de nature, signalé par le susdit historien : « Son corps était tacheté et fétide ». Rien n'arrêtait ses désirs de luxe, et, pour leur donner satisfaction, il dépouillait les boutiques des marchands établis sur la place du Puteal Libonis, où se tenait une espèce de Bourse. Perse aussi s'élève contre les acclamations populaires, et je pense que l'on pourrait ap- pliquer ce reproche à notre ex-empereur, qui encourageait les grèves et les clubs, croyant trouver par ce moyen un appui dans la populace. Les murmures de Perse et de son entourage stoïcien n'arrivent même pas jusqu'aux oreilles du prince, et la