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25-1 UN MUUAGE SOL'S LES TliOPIQUES. ment qu'un auxiliaire. Or, Wilhelmine s'était crampon- née au désir de le rendre heureux malgré cette union fu- neste. Elle se nattait qu'en écartant le motif des contra- dictions journalières, en plaçant son Rodolphe dans un lointain vaporeux où disparaîtraient les aspérités de son caractère, elle parviendrait, à force de douceur, de t e n - dresse et d'abnégation, à s'introduire dans l'âme de cette Herminia qui se dérobait toujours à la faveur d'une im- pertinence ou d'une sauvagerie. Le voyage qui devait rendre la santé à son fils devait donc en même temps fa- voriser ses projets, et quand son oreille eut perdu le dernier bruit des pas du cheval qui l'emportait, elle tomba à genoux et pria longtemps avec ferveur. Lorsqu'elle releva son visage baigné de larmes, elle se sentit plus forte, plus résignée; il lui sembla qu'une lueur divine éclairait son âme et lui promettait un appui ; son espoir se chan- gea presque pour elle en certitude de réussir. Pourquoi Dieu permet-il ces illusions, et pourquoi, lors- que ses serviteurs l'implorent, ne fait-il pas briller à leurs regards le miroir fatal de leur destinée ? Oh ! C'est que la faiblesse de l'homme est si grande qu'il a peine à sup- porter sa charge de chaque jour ! C'est que l'espérance, qu'elle reste au fond de la boîte de Pandore où qu'elle revête de son prisme la confiance du chrétien, cette espé- rance, qui n'est que l'ignorance de l'avenir, est le baume consolateur que la Providence a ménagé pour nos bles- sure ! Peu de cœurs seraient assez robustes pour ne pas défaillir h la révélation des épreuves que suinte la vie ; peu de courages assez bien trempés pour affronter la lutte gigantesque dont l'issue nous est cachée ! L'espérance est dans le sillon que le paysan arrose de ses sueurs ; elle brille derrière les bataillons que doit percer la baïon- nette du soldat; elle s'assied au chevet du malade, s'en-