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ÉTUDE SUR LK PATOIS LYONNAIS. 233 Aussi faisait-il beau voir, rangés sur son dressoir, les nombreux plats d'étain où étaient gravées ses courses vic- torieuses... Et. tant d'écharpes aux riches couleurs,que vous auriez juré qu'aux clous de ses solives, l'arc-en-ciei se tenait dé- ployé. En le voyant se préparer à entrer en lice, tous les cou- reurs, l'un après l'autre, baissent la tête et sans mot dire, reprenaient leurs vestes. Moi qui par hasard ce jour-là as- sistais aux courses et riais de leur couardise : Eh ! noum d'un garri ! m'esquideré, Siou courreire, pereu !.'.. — Mai qu'ai dit, fouUgaré, Tout ais veu — d'aust te fau courre Ejugas veïre : sus li moure, Liper lemaren, ren que li roure N'avienjust courregu, qu'apris liperdigaré (1). Faugué l'anal Il fallut y aller,Lagalante,en me voyant est pris d'un fou rire, et avec un air de mépris : Tu peus, mon petit tirer tes grègues! Un troisième coureur, nommé le Cri du Mas se joint à nous. Nous partons, si vous les eussiez vu bondir, o Mi- reille, non, ni sur les monts, ni dans les plaines, il n'est cerf ou lévrier qui,aux courses,déploient tant de nerfs. Vin- cent se précipite, déjà même il les a dépassé mais son pied rencontre un obstacle, et il roule, à court d'haleine, dans la poussière, (1) Et nom d'un chien! moi aussi je suis un eoureur,parbIeu! qu'ai je dit, pauvre fou, chacun ui'cnlraine ; Allons ! sus i i! faut courir i et jugez voir i sur les collines, et, pour juges rien que les chênes, je n'avais guère couru jusqu'alors qu'après les perdreaux,