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234 ÉTUDE sun LE PATOIS LYONNAIS. Les coureurs émérites poursuivent leur course furibonde, Lagalante prêt à se voir dépassé par le Cri, allonge le pas en hurlant comme un loup,vain effort! le Cri le précédant à peine d'une longueur,embrasse le poteau. Le peuple crie victoire ! le plat d'étain étincelle au soleil et passe dans les mains du vainqueur. Les cymbales retentissent, le haut- bois entonne un chant de triomphe,et le peuple fait enten- dre un long cri d'evohe. Lagalante confus baisse tristement la tête. En vain son rival heureux cherche à le consoler en lui rappelant ses triomphes passés. Lui, le visage blême, les lèvres frémis- santes, la chair palpitante d'émotion, détache son caleçon aux sonnettes d'or : « Tiens, dit-il, puisque l'âge brise mes forces, prends! il est à toi. Puis, fendant la foule, triste et chancelant comme un frêne ébranché, on ne l'a plus revu. Devant le Mas des Micocoules , ainsi Vincent faisait le déploiement des choses qu'il savait : l'incarnat venait à ses joues et son œil noir jetait des flammes. Car ce qu'il disait, il le gesticulait, et sa parole coulait abondante comme une ondée subite sur un regain de mai. Les grillons chantant dans les mottes, plus d'une fois se turent pour écouter, le rossignol, l'oiseau de nuit, dans le bois firent silence; tandis que, impressionnée au fond de l'âme, Elle, assise sur la ramée, jusqu'à la première aube du jour, n'aurait par fermé l'œil. Jeu m'es d'avis, faguê la maire, Que per l'enfant d'un paniéraire Parlo rudamen ben. 0 maire, es unplaisi De soumiha, l'iver, mai aro Per soumiha la nuie es trop claro; Escouten, escouien l'encaro ; Passaren mi vihado e ma vida à l'aussi ! IVest-ce pas,disait la mère, que pour le fils d'un vannier,