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                     ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS.                         229

      Ah ! dins unvéire d'aigo, entre vaire o quéu biai,
         Touto à lajès Vaurias begudo !

    Et folâtre, et sémillante, — et sauvage quelque peu
 Ah ! dans un verre d'eau, en voyant cette grâce,— toute à
 la fois, vous l'eussiez bue !
    Holà ! maître Ambroise, ne nous conterez-vous rien ce
 soir, s'écrient en chœur les convives; c'est donc ici le re-
 pas où l'on dort?—La! la i mes amis, honny soit celui qui
 raille le loup de mer ; Dieu dirige sur lui son souffle et le
 fait pirouetter comme une toupie. Chantez plutôt vous-mê-
 mes, jouvençaux, vous les vaillants et les forts. Dans mon
 temps, allez ! je n'étais pas en retard ; mais aujourd'hui,
 les miroirs sont cassés,

       — Ah ! de moun téms ère un cantaire
     Mai aro, que voulés ! li mirau soun creba ! (1)

  — Allons, maître Ambroise, reprend Mireille de sa voix
caressante, chantez-nous quelque chose; là! ce que vous
voudrez, cela nous récréera. — Belle chatoune, lui répond
Ambroise, vos désirs sont des lois et,bien qu'il ne me reste
à vrai dire, qu'un filet de voix.

     Bien que ma voués noun a plus que l'aresto (2)
     Par te plaire el est déjà presto .
     Et tout d'un temps commenço questo :

     Lou baile Sufren que sur mar commando,
     Au port de Touloun a donna signau
     Partèn de Touloun cinq cents Prouvençau.

  (1) Allusion aux deux pièces écailleuscs el brillantes du corcelet de la
Cigale, qui, en se frottant l'une contre l'autre, produisent le bruit strident
que l'on connaît.
  (2) Aristo, (calamus), spica, n'est qu une balle sèche, un épi égrenné.