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228 ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS. « — Allons !» fit le vannier.— Et avançant vers un coin de la table de pierre,ils coupent du pain. — Mireille, leste et accorte, avec l'huile des oliviers assaisonne pour eux un plat de féveroles ; puis vient, empressée, le leur apporter de ses mains. Dins si quinge an éro Mireïo... Coustièro bluio de Fontvieio, Et vous, colo Baussenco, et vous piano de Cran, Waves pu vist de tant poulido ! Lou gaisouleu l'avié spélido ; E nouveleto efrescoulido, Sa caro, à flourde gauto, avie douspitiot trau. « Mireille était dans ses quinze ans... — Côte bleue de Fontvieille, et vous collines Baussenques, et vous plai- nes de Crau, vous n'en avez plus vu d'aussi belle ! — » Le gai soleil l'avait éclose;et frais, ingénu, son visage à fleur de joues avait deux fossettes. E soun regard éro uno eigagno Qu'es valissié touto malgagno... Dis estelle mens dous ei lou rai, e mens pur ; E negrejavo de trenello Qui tout de long fasieu d'anello ; E sapeitrino redounello Ero un pessègue double e panca benmadur. « Et son regard était une rosée qui dissipait toute dou- leur. .. Des étoiles moins doux est le rayon, et moins pur ; — il lui brillait de noires tresses qui tout le long for- maient des boucles, et sa poitrine rebondie — était une pê- che double et pas encore bien mûre... E fouligando, e belugueto, E souvagnello uno brigueto !