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ÊTUillï SDK LK PATOIS LÃOXKAJS. 227 Et avec son fils, le vannier alla s'asseoir sur un rouleau de labour.puis sans plus de paroles, ils se mirent à tresser tous les deux une manne commencée, et, de leur gerbe dénouée, ils croisaient et tordaient les osiers dociles. Vincèn avié sege an pancaro, Mai, tant dà u cors que de la caro, Certo ! acd'ro un beu drôle et di mieu estampa ; Emé li garo proun moureto, Se voulès mai terro ncgreto Adus toujour bono seisseto, , E sort di rasin nègre un vin que fait trepa. (1) Déjà , dehors, à la fraîcheur, Mireille, la gentille fer- mière, sur la table de pierre avait mis la salade de légu- mes ; et du large plat chavirant sous la charge,chaque va- let tirait à pleine cuiller de buis, les fèves... — Et le vieil- lard et son fils tressaient. — Et bien, voyons ! Venès pas soupa, meste Ambrosi ? Emé soun'erunpau renôsi, Digue meste Ramnun, lou majourau doù mas. An ! leissas dounc la canestello ! Vesès pas naisse lis estello ?... Miréio,porge uno escudello! An ! à la taulo ! d'aut ! que devés être las ! (2) (1) Vincent n'avait pas encore seize ans, mais, tant du corps que delà Ggurc, certes, c'était un beau gas et des mieux campés; il avait bien un peu le teint brun, si vous voulez., mais terro noire produit toujours bonne moisson, et il coule des raisins noirs un vin qui fait trepa, trepidare. danser. (2) Ne venez-vous pas souper? maître Ambroisc, dit,avec son air un peu bourru, maître Ramon, le maître du logis. Allons! laissez-moi ces corbeil- les; ne voyez-vous pas les étoiles se lever? Ici! Mireille, apporte une éeuelle ! allons, à table ! vite ! que vous devez être las !