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            MARGUERITE DE BRESSIEU
                       XV' SIÈCLE




                           1.

Un jour que le soieii, de sa pourpre éclatante.
Frangeait le vieux manoir, en robe de granit,
Et que l'on entendait, non loin, la voix charmante
De l'aimable fauvette, à côte de son nid,
Une enfant s'éteignait, —gentille châtelaine ! —
Près de son lit gothique, une mère pleurait ;
Par uu vitrail ouvert, la plus agreste haleine
Baisait ses longs cheveux qu'un beau rayon dorait ;
Parure ravissante! ondoyants cheveux d'ambre,
Jetés négligemment sur le riche oreiller,
Us répandaient des flols d'or pur dans cette chambre
Où l'on ne pouvait plus que gémir et prier !

Dix-sept ans ! l'âge blond, velouté, de la vie !
Hélas ! qu'elle était belle encor, ces jours passés !
Mais elle veut mourir ! la mort lui fait envie ;
Ses chagrins par les pleurs ne sont point effacés !
On outrage reçu, — son âme est grande et flère ! —
Le plus sanglant outrage est tombé sur son cœur,
Car des bandits armés, sous les yeux de sa mère,
N'ont pas craint d'attenter à sa blanche pudeur.
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