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                     HUOU ET VAUUlilllli.                 179

professeur de rhétorique a, comme wiodèle du sublime,
et au milieu de ses élèves électrisés, déclamé ces fameux
vers avec une éloquence digne d'une meilleure source
déjà, nous connaissons certaines dames et demoiselles,
— fort jolies ma foi ! — qui les ont pieusement encadrés
de dessins à la plume et de fleurs coloriées dans leurs al-
bums de peau de chagrin dorés sur tranche ! Déjà, nous
savons pertinemment, qu'un éditeur de province médite de
les éditer sur papier Jésus... Et Jésus mon Dieu ! comme
nous tremblons, pauvres pasticheurs, en songeant d'a-
vance aux foudres de colère du poète olympien, qui peut
d'un jour à l'autre, nous découvrir et nous écraser de 8es
carreaux!
   Grâce ! grâce !
   Mais, à vous je recours, Alfred Busquet, mon vieil ami,
vous l'intime des Hugo et des Vaquerie,chez qui, dans une
soirée de nos derniers hivers, à Paris, je fus présenté à
l'illustre famille de l'illustre exilé; vous chez qui,troublé,
ébloui par les surnaturelles lumières d'un tel salon, j'eus
l'insigne d'honneur, en tombant d'émotion, de m'asseoir
à une table de baccarat, entre Vaquerieetle fils Hugo,
Charles, qui fit Charlemagne ce soir-là et nous traita
tous en issus de germain — nous dépouillant jusqu'à no-
tre dernier écu !.. Ohé ! Busquet, mon ami, intercédez pour
nous, en souvenir de l'amende honorable que je soldai
alors du fond de ma poche, comme du fond de mon cœur.
   Péché avoué doit-être du reste à moitié remis.
   Et encore, péché mortel, coupé en deux porté à
deux, est-il plus que véniel pour la part qui en revient
à chacun! Rappelez-vous l'édifiante histoire de l'abbesse
des Andouillet, dans le Voyage sentimental de Sterne!—
Allons! saint Alfred, priez pour nous, et vous, divins
Hugo et Vaquerie, pardonnez-nous !
                               ARTHUR DE GRAVILLON.