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                     SUR LE CANTON DE MORNANT.                   137

le bailli du Vivarais avait dû s'emparer à main armée (1).
   Aymar n'en demeurait pas moins sous le coup des
peines qu'il avait encourues par tous ses méfaits. Mais,
grâce au crédit du sire de Villars, des lettres de rémis-
sion pleine et entière lui furent accordées, au mois de
mars 1363, par le roi Jean, qui se trouvait alors à Ville-
neuve-lez-Avignon. A cette occasion , la cession qu'il
avait faite de la terre d'Annonay à sa fille et à son gen-
dre, fut approuvée, mais sous la condition que cette sei-
gneurie serait tenue en fief de la couronne de France et
que le château du Colombier et tous les autres biens enle-
vés aux Célestins, seraient restitués à ces derniers (2).
   Quelques jours après, Humbert de Thoire-Viilars ren-
dait hommage au roi pour cette seigneurie d'Annonay,
qui lui fut restituée, moyennant le paiement de la somme
de 100 moutons d'or, représentant les dépenses faites
par le bailli du Vivarais pour la garde de cette ville (4 et
28 mai 1363) (3).
   De leur côté, les Célestins rentrèrent en ^possession de
tous leurs biens. Mais Aymar établit dans Annonay des
soldats Anglais et Navarrais, dans le but de faire souf-
frir maintes vexations aux religieux et les forcer de quit-
ter la place. Il fallut que le roi les prît de nouveau sous
sa protection et saisit le Parlement de la connaissance
de leurs griefs. Mais pendant l'instruction de l'affaire,
Aymar mourut, et Humbert VII de Thoire-Villars, son
successeur, en arrêta le cours en donnant pleine satisfac-
tion aux Pères Célestins (4).

     (1) Huillard-Bréholles. Inventaire, etc., n" 2850 et2851.
     (2) Ibidem, n-2869.
     (3) Huillard-Bréholles Inventaire, etc., n" 2871 et 2875.
 (4) Chaverondier. Inventaire des titres du cpmtéde Fores, n" 1237.
— Poncer- Mémoires sur Annonay. — Masures de VIsle-Barbe.