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                   SUR LE CANTON DE MORNANT.                     135
sanglant sans l'intervention des témoins de cette scène
(1346) (1).
   Un document portant la date de 1327 nous apprend que
déjà, à cette époque, il avait été accusé du meurtre d'un
nommé Pierre Fort, ainsi que d'autres excès, par plu-
sieurs témoins qu'il fut reçu à reprocher et qu'un arrêt
du Parlement l'avait autorisé à se justifier des faits
dont il était accusé (29 décembre 1327) (2).
   Un autre arrêt du Parlement, rendu le 21 novembre
1332, déclara aussi non établie l'accusation, portée contre
Aymar de Roussillon, d'avoir, par son aide ou ses ordres,
coopéré à la prise de force et au pillage du château de
Thorent, dont Hugues Mauvoisin et Hugues Guichard,
chevaliers, s'étaient emparé sur Briand de Lavieu, en
arborant la bannière du seigneur de Roussillon (3).
    Malgré leur résultat, ces poursuites rigoureuses
avaient profondément irrité Aymar contre le roi de
France. Aussi ne lui fournit-il aucun secours contre les
Anglais. Le seigneur de Roussillon semble, au contraire,
avoir profité des désordres de ces temps malheureux
pour se livrer à des excès et à des actes de déprédation
qui vinrent déshonorer la fin de sa vie. Ainsi, en 1362,
pendant que les chevaliers voisins de ses terres, qui
auraient pu s'opposer à ses entreprises, se trouvaient à
l'armée royale, Aymar s'empara du château du Colom-
bier, près d'Annonay, dans lequel le cardinal Pierre du
Colombier avait établi un monastère de Célestins et il en
expulsa ces religieux (4).


 (1)   Chorier. Hist. du Dauphiné, p. 323.
 (2)   Noms féodaux, — Huillard-Bréholles. Inventaire, etc., n° 1848.
 (3)   Huillard-Bréholles. Inventaire etc., n° 1999.
 (4)   Poncer. Mémoires sur Annonay et le Haut-Vivarais.