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BIBLIOGRAPHIE. 97 quelques lignes. Or oyez : antè mare et terras et quod legit omnia cœlum, la terre était informe et insaisissable, toute gazeuse quelle était, par suite de la chaleur excessive dont ses éléments étaient doués. Au bout d'un espace de temps dont il est impossible de fixer la durée, une partie de ses molécules se condensèrent et constituèrent un noyau fluide incandescent. Le globe incandescent tournant dans l'espace, et per- dant peu à peu de sa chaleur, il se forma une pellicule solide sur le noyau brûlant. Les vapeurs dont il était en- touré , se condensant sous l'influence d'une température moins élevée, le couvrirent d'une sorte de mer universelle. La croûte, peu épaisse encore, qui s'était formée sur les matières en fusion, brisée par l'action des gaz souterrains ou des matières tendant à se faire jour, quelques-uns des fragments de cette croûte, soulevés au-dessus des eaux, constituèrent les premières terres émergées. Ce n'était pas encore le sol fertile, mais l'aride qui se montrait, sui- vant l'expresion remarquable de l'Ecriture. Les eaux bouillantes et agitées par un flux et un reflux considérable et les gaz dont elles étaient chargées ne tardè- rent pas à attaquer les matières cristallisées qui formaient la croûte du noyau incandescent. Les molécules distantes ou détachées de. celles-ci, tenues d'abord en dissolution ou en suspension dans les eaux, se déposèrent sur l'aride, pour en former la terre fertile, c'est-à -dire les premiers terrains de sédiment, composés, de bas eh haut, de couches successives, et appelés, par cette raison, terrains de stra- fication, L'écorce de la terre se compose donc de roches de deux origines très-différentes, les unes formées des matières brûlantes et pâteuses, cristallisées et devenues solides en se refroidissant; les autres confposées des ' sédiments di- vers, déposés dans les eaux en couches successives, eon- 7