Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
88               UN MARIAGE SOUS LES TROPIQUES.

joyeux gaillard à la mine épanouie. Pourquoi pas à ton
prédécesseur? Messieurs, s'écria-t-il d'une voix forte, j'ai
chanté pendant trois mois de ravissants guaïnitos sous ses
fenêtres, j'ai vu ses yeux divins briller dans l'ombre, j ' a i
entendu le doux murmure de son amour, et je ne réclame
rien !
   — Parbleu ! D. Luciano. voilà de beaux titres que d'a-
voir roucoulé de loin vis-à-vis des grilles de votre belle !
Je ne réclame rien non plus, moi qui fréquentais la mai-
son, et qui ai été éconduit comme un benêt après avoir été
trompé pendant six mois !
   — Et moi pendant huit !
   — Moi pendant cinq !
   — Moi pendant dix !
   — Et moi, pendant qu'on vous bernait tous, je sautais
par-dessus le mur du jardin et je venais faire l'amour à la
belle étoile !
  — Voyez-vous, la futée !
  — D. Pancho, vous avez droit au sang- de l'étranger !
Nous vous aiderons tous !
  — Un moment ! s'il vous plait, s'écria D. Pancho
Quand notre manège eut duré quelque temp« et que la
nouveauté ne m'attira plus, je m'aperçus que la belle se
moquait de moi tout de bon et qu'elle cherchait à me
brouiller avec toi, Gaetano !
  — Comme moi avec Luciano !
   — Elle a dit des infamies sur mon compte à la Rosa, qui
s'est empressée de tout répéter !
   — Bah ! elle en a bien conté d'autres à Carlitos, au der-
nier bal !
   —Oui! mais elle était complètement grise de nectar! (4).

  (1) Boisson compose de lait, Hc sucre el d'eau-de-vie.