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SUR LE CANTON DE MORNANT. 35 mait la moitié du fief de la Chance (1), ainsi qu'une partie d'une ferme {villa) située à Ecully et détenue à sonpréju dicepar l'Eglise de Lyon. Enfin il se plaignait vivement des fortifications élevées par l'archevêque Renaud à Rive- de-Gier, à Saint-Martin-la-Plaine et à Saint-Andéol. Longtemps les parties furent divisées sur, tous ces points. A cette époque, il n'existait aucun tribunal qui put trancher de semblables contestations. Quand la force brutale n'intervenait pas dans le débat, un arbitre choisi par les parties ou un traité amiable étaient les seuls moyens qu'on eût alors pour mettre fin à un litige entre deux puissants feudataires. Ce fut à une transaction qu'on eut recours ici. Le cha- pitre abandonna, en faveur du jeune Artaud, pupille de l'archevêque, toutes ses prétentions au sujet de la terre de Riverie, ainsi que les droits concédés par le chanoine Ilion. Il renonça pareillement à toute indemnité pour les torts et dommages causés aux terres de l'Eglise par Pons de Glenne et Artaud III. Mais cet abandon des dro ; ts de suzeraineté ne fut point absolu. Renaud ne voulait favoriser que son pupille. Le jeune Artaud fut bien dispensé de l'hommage au chapitre ; mais ses héritiers demeuraient soumis au devoir féodal. Quant au port réclamé par Artaud , l'Eglise de Lyon en avait acquis une partie d'Albon de Saint-Michel, au prix de 110 marcs d'argent; l'autre lui appartenait déjà auparavant. Celle-ci fut cédée gratuitement à Artaud, mais l'abandon de la première ne fut consenti que moyen- nant la somme de 80 marcs d'argent. Enfin le chapi- tre céda à Artaud diverses terres à Longes, Disimieu, Griffonnet, Trêves, la Garde, etc. (1) La Chance (appelée aussi la Chaucer dans des titres du xin' siè- cle), ancienfiefsitué dans la commune des ilayes (Rhône).