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32 ÉTUDE HISTORIQUE accordés aux marchands étrangers (guidagia); cette pro- messe fut même garantie par l'engagement du château de Roussillon (1). En 1215, Artaud de Roussillon, Pons de Charpinel et Hugues de Talaru, tous trois co-seigneurs du bourg et du château de Dargoire , se trouvaient en grande contesta- tion avec le chapitre de Lyon, au sujet de la seigneurie de Saint-Andéol, sur laquelle ils élevaient diverses pré- tentions. Après un long démêlé, les parties s'en rapportèrent à l'arbitrage de Renaud de Forez, archevêque de Lyon, qui décida que ces trois seigneurs ne pourraient, à l'avenir, réclamer aucun droit ni percevoir aucune redevance dans la seigneurie de Saint-Andéol, qui appartenait au cha- pitre.Toutefois, les habitants de ce lieu demeuraient tenus d'aller travailler aux fortifications du château de Dar- goire , quand ils en seraient requis par les seigneurs de ce bourg; mais seulement deux fois par an, à savoir : une semaine entre Noël et le Carême et une autre semaine entre Pâques et la Pentecôte ; et sans que l'on pût leur ré- clamer les corvées qu'on aurait négligé de requérir aux époques convenues(2). Cette obligation de travailler aux fortifications des châteaux était moins arbitraire qu'on pourrait le penser d'abord. A une époque où les guerres privées désolaient fréquemment les campagnes, les populations rurales ne trouvaient de refuge que dans les forteresses du voisi- nage. Les travaux auxquels elles étaient soumises n'é- taient donc que le prix de l'asile qui leur était assuré. Artaud III était déjà fort âgé à cette époque, et son fils, (1) Bréquigny et Pardessus. Diplômes, Chartes, etc. IV. 452. (2) Mazures de VI.9te-Barbe, p. 528.