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                  SUR LE CANTON DE BORNANT.                      33

Artaud, quatrième du nom, se trouvait, quatre ans plus
tard, sous la tutelle de l'archevêque Renaud, bien que son
père vécût encore. C'est ce qui résulte d'une charte de
l'an 1219, qui renferme un traité destiné à mettre fin aux
difficultés suivantes :
   Les Levrat (Levratenses) (1), viguiers de Dargoire,
s'étaient plaints a l'archevêque d'avoir été dépouillés in-
justement de certains droits qu'ils prétendaient avoir sur
le marché de ce village. La charte nous laisse ignorer le
nom des spoliateurs. Mais avant que le prélat eût connu
de l'affaire, Artaud de Roussillon avait étouffé le diffé-
rend et fait droit aux réclamations des demandeurs. Dans
le traité qui s'en suivit, les Levrat reconnurent tenir du
seigneur de Riverie la viguerie de Dargoire et lui devoir
hommage pour cette viguerie et ses dépendances, au
nombre desquelles nous remarquons plusieurs localités
qui conservent encore, de nos jours, le nom qu'elles por-
taient au x m e siècle : le Carters, Brullioles, Vanel, Col-
longe, Missilieu, etc.
   P a r le même traité, il fut concédé au seigneur de
Riverie un emplacement à Dargoire, pour y élever une
maison, dont le cens devait appartenir aux viguiers, à
moins qu'elle ne fût bâtie par un chevalier. On attribua,
en outre, à ces derniers la connaissance de tous les dé-
bats qui leur seraient soumis. Si le litige était porté de-
vant le seigneur, un tiers des droits de justice leur de-
meurait réservé. Enfin, il fut stipulé que le seigneur de
Riverie et les viguiers de Dargoire possédaient indivisé-
ment, en toute seigneurie (in toto dominio), cinq maisons
situées dans ce bourg, à savoir : celle de Pierre Roux de

   (1) Le nom de laLevralière.ancienfiefet actuellement simple ferme,
située près de Saint-Andéol, nous conserve encore le souvenir de
cette ancienne famille.
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