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40                                POÉS1K.

     exilés sur la terre, et dont les chants divins
     N'arrivent jusqu'à nous que voilés par la brise ?
     Leurs doux gazouillements quand notre âme se brise,
     Semblent venir du ciel... Chantez ! anges mignons,
     Je garderai pour vous toujours les plus doux noms.

                                                        Aglaée GARDAZ.


                         MARGOT DE LAYE
                Qui   SAUVA   JUONTÉLIMAR   AU   xvie    SIÈCLE.



                                     I.

     Les ondes du Roubion glissaient plus transparentes.
     Et les myosotis souriaient au printemps ;
     L'air était frais et doux, les brises murmurantes
     Venaient avec amour vous caresser longtemps;
     Sur ees bords enchantés, une admirable fille,
     Au bras d'un cavalier, devisait eu marchant,
     Ses beaux yeux noirs avaient le rayon qui scintille,
     Quelque chose de fier, d'aimable et de touchant.

     — Elle disait : — Ami, moi, je réponds des femmes,
           Nous nous battrons jusqu'à la mort!
     Combattre pour la foi, mourir en nobles âmes,
           Voyez-vous quel glorieux sort !
     Coligny peut venir : nous défendrons la ville !
           • Mais si tu meurs, ange adoré,
           —
     Si je viens à te perdre! — Henri, soyez tranquille,
           Avant tout, un devoir sacré
     M'appelle, je le sens, et votre fiancée
          Sera digne de votre amour !
     — Oh ! je n'en doute pas ! va, plus d'une pensée
          Me le dit assez chaque jour!
     Je te sais courageuse, enthousiaste et fière,
          Je lis cela dans les gsands yeux !