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POÉSIE. 9 Oh ! je vous l'enverrai. Mais, pour que mon offrande Vous berce mollement sur un nuage d'or, Hélas ! comme il faudra chercher, chercher enccr ! Vous avez parcouru les monts et les étoiles ; Le ciel, les bois, les flots pour vous n'ont plus de voile. Que n'avez-vous pas vu ? peut-être les enfers ? Eh bien, j'y puiserai mille récils divers. Dans le savant faubourg que Saint-Jacques l'on nomme, Il existe à Paris des moines qu'on renomme Pour leur humilité, enfants de saint François, Us vont glanant souvent, comme Rulh autrefois. J'ai vu, dans le fronton de leur modeste église, Une Vierge de plâtre à tous les vents soumise, Humble dans sa grandeur, blanche comme le lis Qu'apporta Gabriel des champs du paradis. Sur le bras potelé de son Jésus sans tache, Près du sein virginal qu'un peu d'ombre vous cache. Une sage hirondelle a construit le berceau De ses chers oisillons. Quel ravissant tableau Quand, pour alimenter celle genlille race, Sur la main de la Vierge, heureuse, elle se place ! Et que son œil, tout fier, semble dire aux curieux : « Je suis aussi l'enfant de la reine des cieux ! » Qui sait si dans son cœur il n'est pas tout un monde De prudence, d'espoir qu'un chaud rayon féconde? Croyez-vous à l'instinct de ces êtres bénis ? Je crois à leur raison quand je vois leurs doux nids Et quand je les entends chanter sur les tourelles, Et se reprendre en chœur en agitant leurs ailes. Ils viennent à ma voix, du fond de mon jardin, Quand je veux leur donner des miettes de pain ; Et si je les oublie, ils viennent me surprendre Et trouvent le moyen de se faire comprendre. Peut-être les oiseaux sont-ils des séraphins