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8 POÉSIE. Et vous vous êtes dit, en voyant ma douleur : Il faut au cœur qui souffre un rêve voyageur. Oui !.. vos Traditions m'ont doucement bercée. Pendant quelques instants, j'ai laissé ma pensée Flotter sur cette mer qui nous mène au pays Des djinns, des farfadets aux grands yeux de rubis ; Des sylphes, des dragons, des belles Dames-blanches Dont les yeux sont vivaux de nos jeunes pervenches. Là , que de beaux soleils qu'on n'avait jamais vus .' Sans l'aimable légende, ils seraient lous perdus. Là , que de visions qui chantent dans notre âme ! Que de brûlants parfums de myrrhe et de cinname! Toujours le gai zéphyre agite un sable d'or; On tombe dans l'abîme,... on découvre un trésor. Comme on navigue bien sur une grosse rose ! Avec un sylphe sage ! Oh.' Dieu, la belle chose ! Un brillant papillon tient votre gouvernail ; Toujours la douce brise offre son éventail.... Enfin, j'ai laissé là cette raison superbe Qui ne sait même pas comment vient un brin d'herbe. Je n'ai rien comparé. Les yeux sur i'horizon, J'ai fait comme l'enfant qui veut prendre un rayon. Oh ! ne vous fâchez pas ; j'apprécie un beau livre : Plus tard, croyez-le bien, je saurai mieux le suivre. Maître, vous qui suivez tous les sillons des cœurs Pour y faire germer quelques fruits, quelques fleurs, Vous qui voulez sourire à ma muse inconnue, A cette humble irayeur qui m'avait retenue , Avant de m'assoupir sous la voûte des cieux, D'allez voir si, là -haut, on vit sans être deux, Laissez-moi vous conter une très-courte histoire Sans rêve de forçat, sans pleurs, sans page noire ; Une histoire d'oiseau, de ces charmants lutins Qui dansent devant moi, mais s'échappent des mains. Si je découvre, un jour, quelque belle légende,