page suivante »
BIBLIOGRAPHIE. 329 la dignité même des dieux. La formule de transition qui ter- mine la plupart de ces compositions, et le nom deproème que Thucidyde donne a l'une d'elles, montrent que c'étaient des préludes en l'honneur du dieu local, patron de la fête, de véritables ouvertures poétiques qui précédaient la récitation de chaque aède. Seulement, pour les plus grands hymnes, il faut admettre que le poète, au lieu de passer rapidement à un sujet héroïque , faisait parfois de l'éloge même du dieu l'unique objet du chant par lequel il espérait remporter le prix. Du reste, que son héros soit un mortel ou un habitant • de l'Olympe, il n'a qu'une manière de le célébrer : c'est de développer les faits de sa légende, dans une série de tableaux qui s'efforcent de la rendre visible pour les yeux. Si les hym- nes méritent d'être appelés homériques, c'est assurément par ce caractère qui se retrouve au plus haut degré dans l'Iliade et dans l'Odyssée, et qui constitue dans l'histoire in- tellectuelle des Hellènes une classe de créations primitives, intermédiaires entre la littérature et l'art. L'espace ne nous permet pas de suivre l'auteur dans l'étude particulière qu'il consacre à chaque hymne, après l'avoir fait revivre par une élégante analyse qui en prend toute la fleur. C'est surtout dans cette partie de son travail qu'il lui était difficile de se frayer un chemin à travers le chaos des opinions et des systèmes. Mais il a su, avec une remarquable netteté, réduire à leurs termes essentiels ces multiples débats. Tout en mettant a profit les trésors d'éru- dition qui y ont été dépensés par ses devanciers, il excelle a trouver les côtés vulnérables de cette critique « dissolvante », toujours prête, à immoler les textes à des théories plus ou moins hasardées de grammaire, de métrique, d'histoire litté- raire ou religieuse. Plein d'une foi légitime dans la person- nalité d'Homère , il est seulement un peu trop préoccupé peut-être de faire au grand aède une part dans les hymnes 34