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CHRONIQUE LOCALE. 439
encore grandi, a retrouvé les sympathies et les bravos que Lyon lui a
toujours prodigués- Espérons qu'une autre fois nos amis nous reviendront
avant la saison des roses.
— Le 30 avril, les théâtres ont clos leur année en même temps que l'ad-
ministration si habile et si consciencieuse de M. Delcstang a pris fin. Il ne
nous appartient pas de louer le Directeur qui se retire, notre affection
personnelle ne nous laisserait peul-clrc pas assez d'indépendance; mais
nous pouvons rappeler que, mémo dans les moments les plus difficiles, il a
su diriger les affaires théâtrales à la satisfaction des artistes et du public,
et qu'à plusieurs reprises on a eu recours à lui quand personne n'osait
prendre le gouvernail.
— Le mercredi 9 mai, la première chambre du Tribunal, sous la prési-*
dence de M. Aucher, a rendu son jugement dans le procès entre M. Raphaël
Félix, la viile de Lyon et M. Dclestang.
M. Raphaël Félix réclamait 210,221 fi'. 50 c. de dommages-intérêts.
M1' Desmarest, du barreau de Paris, a parlé pour lui avec beaucoup d'ha-
bileté. Mc Mathevon lui a dignement répondu et a obtenu toutes les féli-
citations, même celles de son adversaire.
Voici les sommes que la ville, qui avait déclaré, reconnaître en principe
le droit de l'ancien directeur des théâtres à une certaine indemnité, a été
condamnée à p:iyer à M. Raphaël Félix, à la charge par celui-ci de rappor-
ter main-levée des saisies pratiquées à son préjudice:
1° 8,000 fr. pour les armures de Roland. 8,000f. »
2° 13,971 fr. pour les décors de lîolhomago 13,971 »
. 3° 333 fr. 35 c. pour les deux tiers des frais d'enregistre-
ment du cahier des charges 333 35
4° Pour frais de poursuites exercées contre Raphaël.. . . 4,000 »
5° 2,000 fr pour perte loeative et déménagement 2,000 »
6° 15,000 fr à titre d'indemnité complémentaire 15,000 »
Total 43,304 35
M. Dclestang a été renvoyé d'instance, M. Raphaël condamné aux dépens
vis-Ã -vis de lui.
La Ville est condamnée aux dépens vis-à vis de Raphaël, qui est déboulé
de toutes autres tins et conclusions.
— La Direction de M. D'Herblay a- commencé sous d'heureux auspices.
La troupe des Célestins est restée presque entière, sauf deux ou trois nou-
veaux artistes auxquels le public a fait le meilleur accueil. M me Dalloca
surtout a immédiatement pris place au premier rang,
— Un poète-stephanois, M. Joseph Biron, a fait représenter, dans sa ville
natale, une pièce de théâtre intitulée : tes Mineurs de Saint-Etienne, qui a
obtenu, paraît-il, un succès complet.
— M. Ponsard vient d'être nomme commandeur de la Légion d'honneur.
Un autre poète dauphinois, M. Monier de la Sizeranne, sénateur, l'élégant
auteur du poème de Marie-Antoinette , a été créé comte par l'Empereur
en récompense des services qu'il a rendus au pays.
— Le Dauphiné-Journal annonce à ses lecteurs une élude très-curieuse
sur le Dauphiné au XYC siècle. Elle est intitulée : Djem, ses prisons et ses
aventures. Sans sortir de l'histoire vraie, l'auteur, M. deBougy, nous pro-
met un travail du plus vif intérêt grâce aux péripéties romanesques et acci-
dentées de la vie du frère de Bajazet. '