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422 Î-A CORRESPONDANCE D'OZANAM. C'est une de ces découvertes mêlées d'attendrissement et de respect qu'on peut faire en parcourant la correspon- dance d'Ozanam. La pieuse main qui, plus que toute autre, a travaillé à élever par la publication des œuvres complètes un monument a cette chère mémoire, vient d'y ajouter deux vo- lumes de lettres où l'on a réuni tout ce que les convenances permettaient démettre au jour. Telle est en effet l'insurmon- table difficulté de publications semblables. Les correspon- dances ne peuvent paraître dans leur intégrité que lorsque la génération à laquelle appartenait l'écrivain est complète- ment éteinte. Tant que les contemporains subsistent, bien des jugements peuvent sembler téméraires; et surtout, comme les grands sentiments ont leur pudeur, tout ce qui se rapporte aux affections les plus nobles et les plus saintes, tous les epanchements des plus iortes amitiés, tout cela reste couvert de l'ombre du mystère. Une correspondance raconte en général plusieurs vies, et ce n'est que sur une seule que les héritiers d'un mort illustre peuvent avoir quelque droit. D'où résulte la ne'cessité de suppressions nombreuses qui diminuent toujours un peu l'intérêt. Nous aimerions a trouver devant nous des hommes, et le lecteur est toujours un peu déconcerté de ne rencontrer que des initiales. Ce n'est donc pas l'attrait de l'histoire contemporaine, c'est un admirable assemblage de nobles pensées, de sentiments élevés qui fait le charme de celte, correspondance. La carrière de M. Ozanam, bien qu'elle ait laissé dans les annales de la lit- térature et de la science une trace durable, n'est pas semée de ces grands événements qui attirent l'attention des plus indifférents. Il fit le bien : tel est le résumé de sa vie. L'his- toire de son âme peut être celle de la nôtre si, comme lui, nous dirigeons tous nos efforts vers le bien et la vertu. C'est une leçon de plus qui sort pour nous de cette tombe; ces lèvres d'où s'échappaient dans la chaire du professeur tant de