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LES DEUX PL1TS D'ÉPINARDS. Paul Rives, fils d'un riche négociant de Lausanne, fui envoyé par son père, à Paris, afin d'y faire ses études de droit ; sorti depuis peu de l'Académie, dont il avait suivi les cours, il avait montré beaucoup de goût et de dispositions pour les travaux littéraires ; aussi, arrivé à Paris, le Code, le Digeste, Barlhold, Cujas et le reste, n'eurent pour lui que de médiocres attraits, 11 se lia au contraire avec ceux de ses camarades qui partageaient ses penchanis favoris, et s'en- flamma surtout du désir de composer des nouvelles, genre éminemment goûté de nos jours. Georges Sand , Octave Feuillet, Jules Sandeau étaient ses auteurs de prédilection, et quand il ne les lisait pas, il songeait aux moyens de les imiter, de les suivre et de partager avec eux la gloire de cap- tiver les faveurs de la vogue et de remplir comme eux, de ses productions, la mémoire des jeunes demoiselles et les salons des magasins de lecture. Et en effet, Paul Eives avait raison, car si nos ancêtres composaient de consciencieux bouquins, on n'imprime guère aujourd'hui que de petits livres pour un public pressé de jouir, avare de son temps, et qui n'a point à en consacrer h des occupations stériles en résultats immédiats. Les auteurs du jour semblent avoir adopté en littérature le système des médecins homœopafhes; comme eux, ils nous font avaler en globules ce qu'ils n'espèrent pas nous faire accepter sous des formes plus amples, proportionnant ainsi