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394 ASSEMBLÉE DE MALINES. aussi quelques objections. Un membre veut que le plain- chant soit exécuté sous la direction d'un chef d'orchestre. Proposition absurde; les mots orchestre et pîain-chant ne peuvent être accolés, et le chef battant la mesure et gesti- culant pour faire marcher son bataillon de musiciens est sou- verainement déplacé dans le chœur d'une église et irrévéren- cieux pour la majesté du sanctuaire. M. de Voghl veut que chaque fois qu'il s'agit démesure et de rhythrne on mette « une garde à sa bouche et une sage réserve à ses lèvres. » Ce n'est pas le moyen de s'éclairer et de résoudre ces ques- tions; à quoi bon alors les mettre sur le tapis? Pourtant il conclut par une réflexion très-juste, en disant que le plain- chant a un rhythme et une mesure à lui propres, sans quoi il ne serait pas,un chant. La deuxième séance est cojisacrée h l'examen de la théo- rie de M. Duval sur l'accompagnement. M. Duval est un savant théoricien et un habile composi- teur, en même temps il possède un esprit lucide et une piété sincère ; donc il a été frappé de ce désordre qui règne dans les opinions sur la musique religieuse et des abus incroya- bles propagés en son nom. Sous l'impulsion du bon sens et de la logique, il a été amené à cette conclusion que si l'on vou- lait enrichir le répertoire liturgique de nouvelles pièces, il ne fallait pas entrer dans les régions de la musique mondaine, ennemie de la Jiturgie, en adoptant ses rhylhmes et ses règles harmoniques, pas plus qu'il ne fallait faire de faux plain- chant et une fausse archéologie. Pour la mélodie, il arrive à celle théorie vraie, que la mélodie n'est pas toujours le ré- sultat d'un rhythme régulier et symétrique, comme dans la musique proprement dite. Cette mélodie, dont Reicha a formulé les préceptes, est destructive des paroles, et impose à chaque morceau des conditions de durée incompatibles avec les exigences variables de l'office; mais il y a une au-