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                     ASSEMBLÉE DE MAUNES.                      389

 par tant de miracles. Le beau , le sublime en cela , c'est
précisément ce dédain des formules gênantes d'un style
quelconque. Chaque siècle, chaque génération a apporté sa
pierre à l'édifice et l'a orné selon ses goûts. Chacun de ces orne-
 ments est un souvenir. La transformation de l'édifice, car il y
a toujours une transformation forcée, s'opère lentement, pro-
gressivement, de telle sorte que pour chaque homme c'est tou-
jours la chapelle traditionnelle de son enfance. L'édifice n'a
point de date : il csl toujours ancien et toujours nouveau.
Ainsi doit aller le monde ; ainsi les enfants grandissent, amè-
nent une génération toute nouvelle, mais qui tient à toutes
les générations antérieures, par les pères et les aïeux qui
leur en ont retracé les traits et les enseignements.
    M. Bordeaux craint que la rédaction de cet arîiele ne donne
« une nouvelle iss pulsion à la déplorable tendance que l'on a
maintenant en France d'enlever de nos cathédrales tout le
mobilier accumulé parles siècles, pour le remplacer par le
mobilier tout neuf des faiseurs en renom             , qui trouvent
une mine d'or dans cette manie de faire du xnr8 siècle à tort
et à travers.... Dans le dernier siècle, le rococo avait des for-
mes plus en harmonie avec le style liturgique que le prétendu
gothique que l'on fait de nos jours         on. fait maintenant en
carton-pierre des choses que l'on croit avoir le cachet du
moyen-âge et qui n'ont aucun style. Je citerai comme exemple
le mobilier dont on commence à infester Notre-Dame-de-
Paris. »
    M. de Conny, dans le journal le Monde, a déjà signalé les
erreurs liturgiques commises dans la décoration récemment
appliquée à celte métropole, et surtout la place irrégulière
donnée au siège archiépiscopal. Ces critiques ne seraient pas
sans application à la primatiale de Saint-Jean. Le siège archié-
 piscopal aussi, malgré sa beauté d'exécution, prête le flanc à
de nombreux reproches. [1 n'est du style ni de l'église ni du