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SIEGE DE IUVERIE. 337 Le lendemain, 8 février, une décision du Consulat rap- pelait tous les citoyens qu'un exil forcé ou volontaire avait éloigné de Lyon depuis la proclamation de la sainte union. Antoine Camus, qui était-de ce nombre, s'em- pressa avec tous ses compagnons d'exil de répondre â cet appel et de rentrer dans la cité, où ils reçurent un accueil empressé (1). La Ligue finie, le calme renaissait en France, et Sully songeait aux moyens d'assurer la prospérité du pays en donnant un nouvel essor au commerce et à l'agriculture. En signe d'une ère nouvelle, des ormes ou des tilleuls, qui ont conservé le nom du célèbre ministre, furent plantés sur la place publique de tous les villages. Un bien petit nombre ont conservé leur orme séculaire jusqu'à nos jours. Riverie a vu malheureusement disparaître le sien, depuis un demi-siècle. Mais l'un des tilleuls de la terrasse du château remonte sans doute au règne d'Henri IV. Il ne fallait rien moins qu'un gouvernement aussi sage pour faire oublier aux populations rurales les maux sans nombre qu'elles avaient subis pendant les guerres inces- santes de religion. Pour échapper aux vexations des gens de guerre, les habitants des campagnes n'avaient souvent d'autre^ ressource que d'abandonner leurs chau- mières pour se réfugier dans les bois. Vainement pour prévenir une famine les chefs des deux partis consen- taient-ils des trêves dites des laboureurs, ces armistices n'étaient pas toujours respectés, et le pillage venait trop souvent disputer les valeurs amassées avec peine pendant quelques mois de pacification. Jamais la misère n'avait (1) Thomas, Mémoires de la Ligue. — L'abbé Sudan, Recherches sur le retour de la ville de Lyon h la monarchie sous Henri IV. — Voir aussi les autres sources déjà citées plus haut.