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                    SIÈGE DE RIVERIE.                  335

rien n'a échappé à la destruction accomplie par les sol-
dats de Chevrières ; aucun débris ne nous rappelle ce
temps de splendeur où le fier donjon annonçait au loin
dans la plaine la puissance des seigneurs de Roussillon
et des sires de Thoire-Villars. En présence de cet anéan-
tissement de souvenirs glorieux, l'âme est saisie d'un
sentiment involontaire de tristesse. Mais ce regret s'af-
faiblit quand on contemple les ruines éparses autour de
nous. Les derniers restes des manoirs de CMteauneuf,
de Dargoire et de Senevas ne nous disent-ils pas que si le
vieux château de Riverie avait échappé aux vengeances
des Ligueurs, le temps et les démolisseurs de 1793 ne
l'auraient pas épargné ?
   Une autre demeure seigneuriale, bâtie au commence-
ment du XVIIe siècle, l'a remplacé, et nous retrouvons
encore dans ses murailles quelques-unes des meurtrières
de l'ancienne forteresse. Mais cette construction massive,
élevée sans plan régulier, n'a rien qui rappelle ni la sé-
vérité imposante des châteaux des temps féodaux, ni l'é-
légance de ceux de la Renaissance. Nous sommes même
tenté de croire que le nouvel édifice n'a pas été élevé sur
les ruines de l'ancien. Ce dernier était sans doute situé
sur le quartier appelé le Chatel. Ce nom qui demeure à
cette partie du village est évidemment un souvenir de l'an-
cien manoir. On ne comprendrait guère d'ailleurs qu'à
une époque où l'on recherchait surtout les positions les
plus élevées, les premiers seigneurs de Riverie aient né-
gligé d'occuper le point culminant de la montagne. Notre
conviction est d'autant plus profonde à cet égard que le
nouveau château se trouve entouré de terrasses factices
dont la construction moderne est évidente.
  Antoine Camus avait-il suivi les royalistes viennois
dans leur retraite à Châteauneuf ? Cela est probable, car