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3S32 SAINT MAURICE ET 1A LÉGION THÉBÉENNE.
tiens ? Comment Maximien,qui était un bon général, se prive-
t-il d'une force pareille à la veille d'une campagne impor-
tante ?
Enfin, Voltaire, avec sa légèreté et sa mauvaise foi habi-
tuelles, dépassant de bien loin tous ces critiques hostiles
mais sérieux, va jusqu'à dire que la légion Thébéenne n'a
jamais existé dans l'armée romaine ! Il faut de suite couler
bas cette misérable objection, en rappelant "que les historiens
mentionnent cette légion sous plusieurs règnes, avec des
numéros d'ordre qui variaient : Tertia Diocleliana , The-
bœorum-Secunda Constantia Theb.-Secunda Falenlis,Theb.-
Prima Maximiana Theb. —Elle fut même souvent appelée
Legio Félix, à cause de ses succès à la guerre.
Voilà le bilan des contradicteurs. Mais, en revanche, d'au- •
gustes etantiques témoignages attestentla vérité de cet événe-
ment. L'illustre saint Eucher, évêquede Lyon, a donné les ac-
tes reconnus maintenant authentiques dés saints martyrs. Avec
lui, ils ont pour apologistes ou chroniqueurs saint Maxime,
Ennode de Pavie, Fortunat, Grégoire de Tours, et parmi les
modernes, Ruinart, Tillemont, l'Anglais Georges Mickes, le
bénédictin dom Joseph de Lisle, le jésuite Rossignoli, R.
Félix de Balthazard, (Lucerne, 1760) et R. de Rivaz, (Paris,
1779); et enfin, en dernier lieu l'éminent historien, M. Amé-
dée Thierry qui a consacré plusieurs pages au massacre
d'Agaune dans le tome III de son Histoire de la Gaule sous
l'administration des Romains.
Le document le plus ancien et le plus important, est la
lettre de saint Eucher, mort vers l'an 450. Cette lettre,
parfaitement authentique, ainsi que le démontre le Père
Chiffiet, qui a copié la version définitivement adoptée sur le
manuscrit original de l'abbaye de Saint-Claude ; cette lettre,
dis-je, est écrite à l'évêque Salvius ou Silvius. Saint Eucher
y déclare qu'il tient la relation du martyre de la légion Thé-