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CORRESPONDANCE. 301 qui de 1562 à 1713 avaient été élevées sur les deux côtés de la rue. Il sera facile de répondre à l'objection présentée, en donnant l'analyse des documents qui la réfutent, en même temps qu'ils jetteront quelque lumière sur ce point de l'his- toire topograpliique de la ville de Lyon. La rue Saint-Dominique a été en effet ouverte par les Protestants en 1562, à travers les possessions des Jaco- bins. Sa largeur a toujours été à peu près la même. Lors- qu'elle eut séparé en deux parties le vaste tènement de ces religieux, ceux-ci se décidèrent à louer d'abord et à vendre ensuite la parcelle qui longeait le côté occidental de la rue Saint-Dominique. Ils firent construire, au con- traire, sur le côté oriental de cette rue, un mur de clôture qui formait avec la chapelle de N.-D.-de-Confort la limite de la nouvelle voie publique, de la place Confort au tape- ment de Bellecour. Si nous nous reportons au plan de Lyon dressé par Si- mon Maupin et gravé en 1625, nous y voyons la rue Saint- Dominique parfaitement tracée et pourvue, à son entrée, du côté de Bellecour, de deux superbes constructions as- sises sur «es deux angles (1). J'ignore.à quelle époque elles ont été édifiées ; mais elles existaient en 1625, c'est-à -dire vingt-huit ans avant l'arrivée de Molière à Lyon. On sait que son dernier passage dans cette ville est de 1658. Or, la rue Saint-Dominique avait à cette époque une certaine importance. A l'angle méridional de la rue du Port-du- Temple (ou rue Écorche-Bœuf) et de la place Confort (ou place de l'Impératrice), existait en effet, en 1625, une autre maison dite la Tour-de-VAnge. Les améliorations réali- (1) Elles faisaient partie du tènement de Bellecour, lequel était un fief noble, et limitait au midi l'enclos des Jacobins,