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                           CORRESPONDANCE.                           299

rôle actif que j'ai prêté à la société lyonnaise dans le mou-
vement dramatique du XVII e siècle. Est-il vrai que j'aie
émis, sur ce point, des idées empreintes d'un patriotisme
trop local ? Vous avez évité de vous prononcer ; je com-
prends votre réserve ; elle a dû vous paraître prudente en
face des contradictions qui se sont produites ici-même.
   Cependant, les diverses publications de MM. de Manne
et Hillemacher (1), destinées à faire suite à la Troupe de
Molière, prouveront bientôt que Lyon est bien la ville de
Province qui, jusqu'au XVIII e siècle, a fourni le plus d'ac-
teurs à la Comédie-Française.
   Au point de vue des caractères du répertoire de Molière,
ai-je trop facilement accueilli des récits imaginaires ? Et,
par exemple, ai-je exagéré la vraisemblance de la tradi-
tion qui est restée attachée au nom de l'apothicaire Fleu-
rant? Un historien-bibliographe, M. A. Péricaud, dont je
ne méconnais pas la vaste érudition, a lu, le 9 mai 1865, à
l'Académie de Lyon (2), une note dans laquelle il n'hésite

   (1) Un savant et un artiste s'appliquent h combler les lacunes que pré-
sente encore l'histoire de la Comédie-Française. La Troupe de Molière
est comme le premier volume de cette Galerie historique. Le second
embrassera les années 1673 à 1720. La Troupe de Voltaire (1720-
1789) forme le troisième volume, et la Troupe de Talma (1780-1830),
qui vient de paraître, ne terminera pas cette intéressante publication.
Molière, Racine, Voltaire, Talma ef Rachel, ces cinq gloires de la litté-
rature ou de l'art dramatique, ont les mêmes droits aux hommages de
la postérité. Mais la Troupe de Corneille ne mériterait-elle pas de
devenir la préface de ce monument historique ?
   (2) Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon, année 1690.
V. aussi le Bulletin des séances de l'Académie, pour le 2e trimestre
de 1865, p. 102. « i e voyage de Molière a Lyon date de 1657, » y est-
il dit. Cette opinion, émise par M. A. Péricaud, pour la première fois
en 183S, n'est plus admissible. On sait, en effet, que de 1653 à 1658 il
n'y a que les deux années 16S6 et 1657 qui n'aient pas vu l'illustre au-
teur comique dans notre ville.