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278 . DUO DE NEMOURS membrer le royaume? Comment supposer aussi que Charles de Bourbon, archevêque de Lyon, qui devait à Louis XI son chapeau de cardinal "et ses fonctions de membre du conseil privé, sans compter d'autres avantages, eût pu adhé- rer à de tels projets? Louis, toutefois, effrayé de ces révé- lations, résolut de faire un exemple terrible. Le Parlement ayant insisté pour que le procès lui fût confié, le roi céda ; mais il eut soin de désigner ceux de ses membres qui lui étaient le plus dévoués, et de leur adjoindre « d'autres grands. clercs, » choisis avec soin. Puis, afin de les soustraire a toute influence, il les envoya à Noyon pour y juger Ne- mours. Comme la commission d'enquête, cette commission extra- ordinaire fut encore présidée par le sire de Beaujeu, qui avait eu la faiblesse d'accepter cette honteuse mission. 11 représentait la personne du roi en qualité de lieutenant gé- néral. Louis XI n'avait pas permis aux pairs du royaume de juger Nemours, qui, en 1470, lorsqu'il avait fait amende honorable de ses félonies, avait renoncé d'avance au béné- fice de la pairie en cas de récidive. Le prince confessa qu'il avait eu des intelligences avec le connétable de Saint-Pol pour se saisir de la personne du roi et de celle du dauphin ; que le duc de Bourgogne lui avait mandé que, s'il pouvait s'emparer d'eux, il aurait pour sa part la ville de Paris et l'Ile-de-France ; que le dauphin serait.remis entre les mains de Philippe de Savoie, comte de Bresse, et le roi transporté hors du royaume. Sur ces confessions , vraies ou fausses , il fut condamné à avoir la tête tranchée, comme criminel de lèse-majesté. Quel- ques historiens ont prétendu que le sire de Beaujeu ne vou- lut pas joindre sa voix a celles qui condamnèrent le duc. Ne- mours, reconduit à la Bastille, entendit, le 4 août, la lecture de son arrêt, et, le même jour, il fut exécuté « a l'échafaud ordinaire des Halles, a l'heure de trois heures après midy,