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268                      DUC DE NEMOURS.

tude hostile; il avait refusé de marcher au secours du roi
et avait fait réparer sans autorisation ses places fortes, ce
qui était un crime de félonie. A peine délivré du duc de Bour-
gogne, Louis XI résolut d'en finir avec ce prince ingrat et
toujours rebelle. 11 envoya contre lui un corps d'armée com-
mandé par son gendre, Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu,
qu'il nomma son lieutenant général, en plaçant sous ses or-
dres les sires du Châtel, de Bressuire, de Graville et Buffalo
del Giudice, vice-roi de Roussillon. Les chroniqueurs con-
temporains nous apprennent que Louis XI partit en même
temps pour le Bourbonnais, sans qu'il leur ait été donné de
 découvrir le but secret de ce voyage. De 1k, il se rendit en
 Auvergne pour y surveiller les derniers préparatifs du corps
 expéditionnaire envoyé contre Nemours, puis à Vienne en
 Dauphiné pour en attendre les résultats (1).
    Pierre de Bourbon arriva au commencement de mars 1476
 (nouveau style) devant Cariât, forte place assise au millieu
 des montagnes de l'Auvergne et dans laquelle le duc de Ne-
 mours s'était enfermé avec une garnison. Le 9 mars, il lui
 envoya le vicomte de Bellière et les baillis de Saint-Pierre-le-
 Moustier et de Lisle, pour le sommer de rendre la place et
 de se livrer lui-même en personne. Le prince y consentit le
 jour même, « suppliant et requérant très-humblement (le
 sire de Beaujeu), .que son plaisir (fût) intercéder envers le
 Roy qu'il luy plaise le recevoir à sa bonne grâce et mercy »,
 en chassant de son esprit les injustes soupçons qu'avaient
 fait naître, disait-il, des ennemis qui avaient juré sa perte.
 Nemours conjurait aussi Beaujeu et les capitaines de sa suite
 de le conduire sain et sauf auprès du roi, afin qu'il pût se dé-
 fendre, se disculper, « estre en espoir de obtenir ses hum-
 bles requestes, et que, par leurs bons moyens et interces-

   (1) Jean de Troycs.