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                          ' BENSERADE.                        233

deux autres dans son Porte-feuille déjà cité, l'un contre
Benserade, et l'autre à sa louange. Persuadé que ce troi-
sième Rondeau était de l'auteur de Joconde, M. Paul
Lacroix n'a pas hésité à le comprendre dans le volume
qu'il a publié, en 1863, sous le titre & Œuvres inédites de
La Fontaine. Une telle attribution n'a pas besoin d'être
discutée, et pour le prouver , je mettrai, avant de clore
ma trop longue diatribe, ce troisième Rondeau sous les
yeux de mes lecteurs :
            Au bout du compte, est-il pas ordinaire,
            Dès qu'il paroit un auteur plus vulgaire,
            Qu'on le critique en mille et mille lieux ?
            C'est un malheur d'avoir des envieux ;
            N'en point avoir est une pauvre affaire.

            Si la Cabale aux Rondeaux est contraire,
            Des deux cotez, c'est qu'on ne saurait plaire ;
            En quelqu'endroit l'auteur l'a dit des mieux
                                  Au bout du compte.

            Peut-être bien qu'il seroit nécessaire,
            Que quelquefois la fable fût plus claire ;
            Mais qu'il badine ou qu'il soit sérieux,
            Il donne à tout un tour ingénieux,
            Et je défie un autre de mieux faire,
                           Au bout du compte.

  Benserade avait une rente de 500 écus sur la Maison-
de-Ville de Lyon.
  A la page 244 de ses Å’uvres sont des Stances adres-
sées à Mademoiselle de Carcavi, à laquelle il envoie un
chien
          N'aboyant qu'aux fâcheux et jamais aux amis.
  Je présume que cette demoiselle était la fille de l'aca-
démicien Pierre de Carcavi, savant mathématicien, né à
Lyon, qui fut ami de Pascal, et mourut à Paris, en 1684.
                                À. PERICAUD l'aîné.