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218                 ËTYMOLOGIES D'AINAY.

à'Athanacus de celui des martyrs de Lyon, et je serais dis-
posé à accepter l'opinion de M. Meynis, exprimée dans son
Mémorial de la confrérie des SS. martyrs : « Les chrétiens
« trouvèrent ces saintes reliques miraculeusement réunies
« dans un lieu qu'on nomma depuis et par suite de cette cir-
« constance Alhanacum, du mot grec a9ay«/ôs qui signifie
« immortel, afin de marquer par là l'immortalité bienheu-
« reuse dont jouissaient les martyrs. » On comprend diffici-
lement comment l'île aurait pu recevoir le nom A'Athanacus
avant le fait du supplice des Athanacenses ; mais plus loin
M. A. Péan résoudra cette difficulté.
   Dans une question d'étymologie, il faut nécessairement
consulter l'analogie phonique, et cette analogie n'existe pas
entre Athanacus et Ainay. Ce fut pour cette raison que l'on
chercha une autre origine et qu'on essaya de la trouver dans
le mot Athenœum, Athénée, dont le son a plus de rapport
avec l'expression d'Ainay. Cet Athénée prétendu aurait été
le résultat d'one institution de Caligula : « Il institua à
 « Lyon, ville de la Gaule, divers genres de spectacles, entre
« autre un concours d'éloquence grecque et latine.On raconte
« qu'on obligeait les vaincus a couronner eux-mêmes les
« vainqueurs et a chanter leurs louanges. Les concurrents,
« dont les compositions étaient par trop mauvaises, devaient
« effacer leurs écrits avec une éponge ou avec la langue,
« s'ils ne préféraient recevoir des férules ou bien être plon-
« gés dans le fleuve voisin. » (Suet. in Calig. 20.) Dans ce
combat littéraire, le danger d'être vaincu paraissait assez
grand pour que Juvénal ait pu dire, en parlant d'un homme
qui a peur :                        palleat al.
Lugdunensem rhctor dicturus ad aram, (i, 44), « Il est pâle
« comme un rhéteur, sur le point de concourir auprès
« de l'autel de Lyon. » Je pense que Ces deux passages ne
sont pas assez concluants pour constater l'établissement