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BIBLIOGRAPHIE, 167
de capitale, essayèrent tour à tour d'y planter leur drapeau.
Après le fléau des guerres, vint celui des pestes et des fa-
mines.
Feurs, éprouvé par tant de misères, perdait tous les jours
de son importance : un jour vint cependant, jour de triste
mémoire, où, au milieu de la tourmente révolutionnaire de
1793, il se réveilla avec le litre sanglant de chef-lieu du dé-
parlement de la Loire, que lui imposa le proconsul Javogues.
La noblesse du Forez, qui avait autrefois habité Feurs ou ses
environs, se trouva de nouveau convoquée dans ses murs,
mais dans les murs d'une prison qu'elle échangea contre un
échafaud.
Depuis la Restauration, Feurs s'est appliqué à réparer
dans son sein les maux de nos guerres civiles : assainir la
contrée, embellir une petite ville dans la mesura de ses res-
sources, y ranimer la charité publique, y créer des établisse-
ments de bienfaisance-, y développer le bien-être moral et
intellectuel; tels ont été la pensée et le but de notre époque.
Le récit de ces améliorations vaut bien celui de la féodalité
el des guerres civiles.
Voilà les souvenirs que j'ai voulu conserver à mes conci-
toyens. Les éludes archéologiques ont repris, depuis quel-
ques années, dans nos contrées, une faveur qu'elles n'au-
raient jamais dû perdre. De nombreuses et belles publications
sur notre province commencent à éclairer son passé; la So-
ciété de la Diana, fondée sous le haut patronage d'un en-
fant du Forez, M. le duc de Persigny, secondera puissamment
celle heureuse réaction. J'ai voulu, à mon lour, apporter
mon faible tribut : c'est dans cette pensée que j'ai entrepris
l'histoire de la petite ville que j'habite depuis trente ans.
Quand mes loisirs me permirent de suivre le courant de ces
idées, je m'y sentis entraîné par un altrail irrésistible; à me-
sure que je remontais dans les âges passés, j'éprouvais un