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126 HOMÈRE. prosateurs, André dénier et Chateaubriand , par exemple, pourrait dire comme le vieil Eschyle, « qu'il ramasse les reliefs des festins d'Homère. » Mais est-il bien vrai que l'Iliade et .l'Odyssée"soient moins lues qu'autrefois? Il est permis d'en douter en voyant les traductions succéder aux traductions. Rien qu'en France . et sans remonter au delà du commencement de ce siècle , après Mmo Dacier, La-motte et Bitaubé , nous trouvons ( sans prétendre les connaître toutes) cinq traductions en prose et deux en vers, plus un nombre infini de fragments détachés. Il n'est point hors de propos de remarquer que, de ces sept traductions, il en est deux, une en prose et une en vers, qui sont l'œuvfe d'écrivains lyonnais , MM. Dugas •-Montbei et Bignan ; et toute vanité de clocher mise a part, on les place en général au premier rang. Un poète que Lyon peut revendiquer à plus d'un titre, M.Ponsard, a publié dans ses Eludes antiques un petit poëme qui porte le nom d'Homère, et où nous lisons, au milieu de plusieurs autres imitations, le plus aimable épi- sode de l'Odyssée, celui qui nous montre le héros grec ac- cueilli par la belle Nausicaa dans l'île des Phéaciens. Enfin, il y a peu d'années, les presses de M. Perrin tiraient à un petit nombre d'exemplaires le premier chant de l'Iliade, essai hardi d'un système de traduction qu'on peut critiquer, mais où il faut louer du moins un effort consciencieux. Si donc les études homériques ont baissé quelque part, ce n'est point a Lyon ; elles comptent au contraire parmi les titres d'hon- neur de cette laborieuse et sérieuse cité. Y parler du grand poète, interpréter a nouveau ses œuvres et son génie, c'est continuer une tradition. Comment faut-il étudier Homère , ou , pour parler plus généralement, quelles méthodes peut-on appliquer à l'étude de ces monuments littéraires de peuples et d'époques si éloi- gnés de nous ? —11 y a d'abord la méthode philologique, qui