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                         BIBLIOGRAPHIE.                       401

prême, accuse l'impuissance de résister ; et si cette main ro-
buste serre encore sa redoutable épée, la terre seule la sou-
tient. 11 est mort, loin de sa patrie, qu'il a servie et trahie
tour à tour; sans amis, et pourtant non seul : la belle Timan-
dra, abîmée dans ses pleurs, a genoux derrière lui, le soulève
dans ses bras attentifs, sans penser ni aux flammes qui dé-
vorent la maison à deux pas de ses cheveux flottanls, ni aux
barbares qui ont encore l'arc a la main : ils ont tiré de loin,
les Parthes ; ils sourient au cadavre ; et l'un d'eux fuil encore.
   Comme tout converge au but déterminé ! Quelle unité
dans la composition! Quelle fidélité dans les costumes, dans
les armures, dans les paysages, dans l'architecture de cha-
cune de ces esquisses ! Que de science il a fallu acquérir
pour déployer tant de vérité partout, et léguer tant de pré-
cieux matériaux a tous ceux qui vont s'empresser de les
consulter !
   Le crayon de M. Chenavard a été rendu docilement par
deux graveurs de l'Ecole lyonnaise, MM. Séon etDubouchet,
dont le burin sait indiquer presque toujours la dégradation
des plans successifs où M. Chenavard a enchâssé ses idées,
avec une exactitude aussi rigoureuse qu'habile, j/l. Perrin a
mis les textes en relief par ces caractères si nets , si précis,
et d'un archaïsme bien heureux, surtout en pareille occur-
rence.
   N'y a4-il donc qu'à louer dans cet ouvrage, va s'écrier un
censeur pointilleux ? — Non, sans doute ; et sans le renvoyer
à des juges plus compétents que moi, j'avouerai sans détour,
qu'avec des yeux trop inquiets du- détail, on pourra décou-
vrir ça et la quelques cerveaux un peu aplatis, quelques
extrémités grossies comme par un rayon de soleil indis-
cret. Deux ou trois figures sembleront écourtées ; et si,
d'un fusain respectueux, on s'amuse a disséquer leurs mus-
cles sous les élégantes draperies qui les voilent, on aura