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390                 TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.
<•  de cette contrée, il m'importait beaucoup de retrouver ces
«  restes dans leurs gîtes, et, dans ce but, je me suis rendu tout
«   exprès et à deux reprises différentes sur les lieux. J'ai par-
«   couru ce mamelon en tout sens avec le plus grand soin ; j'en
«   ai vu le haut, le bas, les côtés ; j'ai retourné et examiné tous
«   les blocs qui gisent dans le voisinage. Je n'ai pas moins visité
«   la petite dépression par laquelle ce mamelon se relie avec la
«   pente très-rapide qui se trouve à l'est et les premiers affleure-
«   ments de cette pente ; mais tout a été inutile, je n'ai pas
«  trouvé la moindre trace de fossiles. Ce résultat décourageant
«   ne me laissait pas d'autre alternative que d'accuser mon inca-
«   pacité de chercheur ou l'inexactitude ou l'insuffisance des ren-
«  seignements qu'on m'avait fournis. '»
   M. Jourdan comprend jusqu'à un certain point que M. Kœchlin,
bien qu'il fût réellement au gisement des fossiles carbonifères,
n'en ait pas trouvé : il faut, pour les recueillir, être bien con-
vaincu de leur présence, avoir une grande patience, et surtout
ouvrir et briser un grand nombre de fragments de la roche.
C'est que cette roche est, suivant M. Elie de Beaumont, une mé-
laphyre, et suivant M. Thirria, l'ingénieur en chef des mines,
auteur de la Géologie de la Haute-Saône, un porphyre de transi-
tion. Pour MM. Elie de Beaumont et Thirria, les melaphyres et
les porphyres sont nécessairement des roches éruptives, qui, par
suite de cette origine, ne devaient pas contenir des restes de
corps organisés fossiles. Dès l'ahord, pour M. Jourdan, cette
roche était un grès puissamment modifié par la présence et
l'éruption d'un véritable porphyre rouge quarzifère, ainsi que
cela a eu lieu dans les montagnes du Beaujolais. C'est cette
pensée qui a provoqué les recherches de M. Jourdan, qui l'a diri-
gé dans ces mômes recherches,qui lui a donné confiance dans le
 succès et lui a fait trouver cinq genres de plantes fossiles et près
de quarante genres de fossiles animaux, dans cette même roche si
souvent visitée par nos géologues les plus distingués, mais où ils
n'avaient trouvé jusque-là aucune trace d'organisation, et où ils
 n'en ont pas trouvé depuis, malgré la précision des indications
 fournies.