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228                  TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.

   M. Martin-Daussigny donne lecture d'un travail faisant suite à
sa notice sur l'amphithéâtre antique, lue dans une séance précé-
dente.
   Dans cet écrit, Fauteur rappelle que tous les monuments épi-
graphiques relatifs au culte de Rome et Auguste ayant été décou-
verts dans le quartier des Terreaux, plusieurs étant encore sur
leur lit dépose, sont une preuve que l'autel d'Auguste n'a pu être
à Ainay, où l'on n'a jamais découvert un seul de ces monuments;
les riches mosaïques trouvées dans ce quartier ne pouvant prouver
qu'une chose, c'est qu'il existait sur ce point, à l'époque romaine,
des constructions nombreuses et de fort riches habitations.
   L'auteur donne l'énumération sommaire des découvertes archéo-
logiques faites dans le quartier du Jardin-des-Plantes,ct dontla liste
se termine par les restes de l'aulel d'Auguste,qu'il a retrouvés au-
dessus de la place Sathonay, à l'angle ouest de l'embarcadère du
chemin de fer de la Croix-Rousse. Ces restes consistent en nom-
breux fragments de grandes dalles de marbre, ornées de guirlandes
de chêne et du commencement de l'inscriptioncc/?omœ et Augusto,»
dont les deux premières lettres, de trente-huit centimètres de
haut, sont profondément entaillées dans le marbre, pour recevoir
des caractères en bronze doré, dont on voit encore les scellements.
   L'auteur fait également remarquer que le texte de Grégoire de
Tours , établissant que les martyrs de Lyon de l'an 178 ont souf-
fert à Ainay, est en pleine contradiction avec la célèbre lettre ré-
digée par saint Irénée, dans laquelle les fidèles de Lyon et de
Vienne racontent avec beaucoup de détail les supplices que leurs
frères ont eu à souffrir dans l'amphithéâtre. 11 résulte de cette
contradiction que l'amphithéâtre n'étant pas à Ainay, les mar-
tyrs n'ont pas souffert à Ainay : Il faut donc admettre, ou que
Grégoire de Tours a été induit en erreur, ou que son texte a été
altéré et que le mot passi a été substitué par les copistes au mot
sepulti.
   M. Martin-Daussigny cherche aussi à démontrer, par la même
lettre des chrétiens, que les martyrs n'ont point souffert pendant
les fêtes augustales, mais pendant le célèbre marché ouvert à
Lyon chaque année, au mois de mai.                o. F.