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486                 TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.



                    Séance du 13 juillet 1862.

                   Présidence de M. BARRIER.

   M. Lortet ayant adressé au professeur Ehremberg, de Berlin,
des poussières rouges tombées à Lyon, le savant professeur lui
a fait parvenir à ce sujet un mémoire spécial en l'accompagnant
des indications qui suivent.
   La mer occidentale d'Afrique, en raison de la fréquence des
chutes de poussière, a été appelée mer ténébreuse [mare lenebro-
smri) ; l'une des Canaries est appelée nebulosa par Pline.
   Le voyageur Darwin a fait parvenir au savant de Berlin six
exemplaires de différentes poussières tombées sur les vaisseaux,
et elles ont été analysées au microscope.
   Les poussières recueillies à Udine en Calabre, ci Malte, à
Genève, à Lyon, ont la même couleur, les mêmes formes et ren-
ferment également des parties organiques.
   Cette poussière atlantique n'est pas poussée par les vents qui
soufflent de l'Afrique,- d'après les navigateurs Sabine et Tuckey
elle est en rapport avec la direction des différents alises nord-
est, est, et sud-est ; on pourrait l'appeler poussière alisée ; cette
poussière est un mélange de sable inorganique et de corpuscules
organiques de formes répandues sur toutes les zones de la terre ;
quelques-unes renferment des formes qui n'appartiennent pas à
l'Afrique, mais à l'Amérique du sud.
   La poussière alisée paraît liée à la direction des courants alises,
soufflant de l'ouest (Amérique) vers l'est (Europe), Asie occiden-
tale et septentrionale.
   Est-elle depuis des siècles transportée dans l'atmosphère par
les courants alises? est-elle entretenue par les courants d'air
 chauds verticaux et produite en partie par les cendres volcani-
ques qui lui fournissent les cristaux pyroxéniques ? On ne saurait
encore donner à ces questions une solution satisfaisante.
   D'après Tuckey, la surface sur laquelle ont lieu les chutes en
Afrique est de plus d'un million de mille carrés ; la chute de